Un de mes correspondants, également passionné par ce problème, me citait récemment les faits suivants :
Un amis, italien, lui expédiait, il y a quelques années, de très belles photos prises lors d'une expédition en Himalaya où l'on voyait des femmes réaliser des cupules sur une roche par frottement de galets. Elles accomplissaient cela dans le cadre d'un rite pénitentiel, voire expiatoire !
Ce même ami passionné m'assure qu'il existe des témoignages de bergers, qui, au début de ce siècle en Lozère ,"gravaient" également ces mêmes cupules par le même moyen. L'auteur assure que ces bergers accomplissaient cet acte par ... habitude, ayant perdu le sens de cette coutume !
Ces anecdotes, pour étonnantes qu'elles soient, sont à garder en réserve pour le cas où elles viendraient un jour, corroborer d'autres découvertes dans une recherche en perpétuelle évolution.
Pour ce qui est des deux hypothèses évoquées en début de chapitre, autant vous dire tout de suite que je n’en cautionne aucune.
Mais, essayons de poursuivre notre approche :
Il est bien sûr difficile de dire si toutes ces représentations, - cupules, rigoles - sont contemporaines les unes des autres. Marquent-elles, prises isolément, des époques différentes, ou, devons-nous d'emblée, les traiter comme un seul et même sujet ?
Autrement dit :
- Devons-nous considérer la cupule seule, comme le résultat d'une volonté représentative, ou la trace d'un procédé utilitaire ?
- Devons-nous voir une deuxième époque dans les rigoles ?
Dans ce cas, il faut admettre que les cupules primitives sont alors réemployées.
Evolution d'un rite primitif ou autre destination ?
Peut-être même, est-il possible de voir une troisième époque; celle de nos ancêtres les gaulois qui auraient utilisé la fameuse pierre à sacrifices ! Cette dernière hypothèse n'est bien sûr là que pour égayer la démonstration !
Reste quand même à se poser la question de savoir si ces cupules sont des signes représentatifs ? ou si elles sont la conséquence d'une manipulation utilitaire ?
Le côté représentatif, alphabet, constellations ou autre, j’ai déjà dit que je n’y croyais pas.
Alors, la conséquence d’une manipulation utilitaire ? Oui, mais laquelle ?
Ce qui va suivre n’est que supposition de ma part, étayée par l’analyse de nombreux sites.
Ne croyez surtout pas que je veuille vous asséner LA VERITE , non, je laisse ce soin à d’autres, ceux pour qui le doute n’est pas de mise et il y en a !
Voilà donc …
A l’origine était l’homo sapiens - ou autre - qui, lancé sur la trajectoire de la connaissance, découvrit les bienfaits du feu à travers une de ses peurs.
En effet, on peut imaginer que ce nouvel élément sans consistance, qui naissait de manière spontanée, ait été générateur de peur sinon de respect
Puis, le temps passant, nos ancêtres à force d’expériences douloureuses dans un premier temps, puis raisonnées dans un deuxième temps découvrirent les bienfaits de la domestication du feu. Certainement que dans un premier temps, ils se contentèrent d’apprivoiser la flamme issue d’un incendie, de l’entretenir, voire de la transporter lors de la migration des tribus. Mais cela restait aléatoire, et lorsque le feu disparaissait au cours d’un événement météorologique ou autre, on peut facilement imaginer le drame vécu par la tribu, habituée maintenant à manger des aliments cuits et à se chauffer.
Aussi, un jour, l’homo en taillant son silex mit-il le feu à l’herbe sèche environnante.
Il avait trouvé le moyen de créer ce feu jusque là si difficile à domestiquer. Mais, certainement, là encore, résidait la difficulté de réunir le moment venu, certaine pierre et certaine herbe sèche. Un autre facteur joua certainement dans cette quête ‘homo-sapienne’ de la domestication du feu, c’est la sédentarisation. Dès lors, la tribu disposait d’un lieu spécifique à la réalisation, à l’entretien et à la vénération du feu.
Entre temps, nos ancêtres avaient trouvé le moyen de faire du feu tel que le font encore aujourd’hui certaines peuplades aborigènes, en faisant tourner à l’aide d’un genre d’archet une baguette de bois coincée dans l’aspérité d’une roche. Le frottement de cette baguette sur la roche provoque échauffement au point de contact, qui va jusqu’à embraser un peu d’étoupe.
Imaginons maintenant que cette opération ait lieu souvent, ce qui serait logique, puisqu’il n’est plus besoin d’entretenir le feu que l’on sait maintenant faire naître relativement facilement. L’empreinte dans la roche, qui est en général une roche tendre et abrasive, schiste ou grès, s’use, et lorsque l’empreinte devient trop importante par rapport au diamètre de la baguette, le frottement n’est plus suffisant pour remplir sa fonction. Le préposé au feu, pose donc la pointe de sa baguette à un autre endroit et comme cela, naît sous vos yeux, la pierre à cupules.
CQFD ? Pas forcément, mai cela a l’avantage d’expliquer différentes choses, dont trois de celles-ci sont :
- La forme de cette fameuse empreinte qu’il semble difficile d’obtenir autrement que par un phénomène d’usure, exclut tout procédé par percussion. A ce moment de la réflexion, il faut se souvenir qu’un auteur décrit au Tibet des femmes, punies ( pour quelle raison ? ) et qui gravent une roche expiatoire en faisant tourner sur lui-même un galet. Mais cet exemple semble difficilement transposable à l’époque de ‘miss sapience’.
- Le côté aléatoire de la disposition des cupules sur la roche. Dans mon hypothèse, il n’est pas exclu de penser que la détermination du nouvel endroit où serait faite l’empreinte, était déterminée par un trou ou une faille naturelle de la pierre favorisant le frottement et par là, l’échauffement nécessaire à l’embrasement.
- En général, si ces pierres dites à cupules se trouvent sur des points hauts, - colline, mamelon - elles ne sont par contre, jamais très hautes par rapport au sol. L’explication, toujours dans mon hypothèse est que, si le point haut est compatible avec : La vénération du dieu feu – La défense éventuelle de ce bien qui devait être inestimable, l’explication du peu de hauteur de la pierre elle même, pourrait bien être la protection de ce feu par temps de pluie ! Une hutte devait nécessairement recouvrir la roche.