Mais rentré chez lui, sitôt la porte refermée sur les misères du moment, le paysan se retrouvait sous l’emprise des vieilles peurs venues du fond des âges.
- La paysanne, sitôt le jour tombé, se signait furtivement en entendant frapper à la porte.
- Pour éviter que la chouette annonciatrice de la mort ne vienne hululer le soir, on clouait une de ses consoeurs sur la porte de la grange.
- Et, quand malgré cette précaution le malheur arrivait, vite on apposait une échelle contre le mur pour accéder au toit et déplacer une tuile. C’est par l'orifice dégagé que l'âme du défunt s’envolait.
Etc... , etc...
Nous n’en finirions pas d’énumérer les croyances du moment et il est bon de remarquer à ce propos, quel devait être, dans ces conditions, l’isolement moral des gens de nos campagnes.
Pour combattre toutes ces agressions, il fallait un responsable et celui qui était tout trouvé était le diable! Alors, pour lui signifier qu’il était rejeté, combattu et indésirable dans cette demeure, lui signifiait-on souvent tout cela par l’apposition d’une croix visible de loin sur la maison: